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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 07:55

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Descente dans la tente des souvenirs communistes


Entre accords et scandes, chant et poésie, silence et hymne, David Lescot et sa tchécoslovaque nous plongent dans l’univers des colos de la CCE

 


Lui : Jeans-basket, Jolanda sous le bras. Nous : assis autour d’une table éclairée par une loupiotte rouge étoilée, à l’écouter. Un cabaret ? Pas tout à fait. Plutôt une plongée dans les souvenirs communistes de ce troubadour moderne. Ecoutez l’épopée de ce chevalier armé de sa tornade, guitare rouge électrisante, et de ses souvenirs. Gosse de juifs communistes, gosse de la commission centrale de l’enfance, gosse boueux scandant le salut du monde par le chemin socialiste. David Lescot, pas encore la quarantaine, c’est toujours ce gosse qui revient de la spéléologie, cette forme boueuse qui chante gaiement et fièrement les hymnes communistes devant des passants abasourdis. C’est cet ami qui nous raconte autour d’un verre ses souvenirs de colo. La Descente, visite nocturne de la tente féminine. Les punitions communistes lorsque leur descente était remarquée par les moniteurs. Les histoires de cœur charnelles entre moniteurs et ados. Les matchs de volley avec des ballons en plastique. L’envie de maîtriser la guitare pour devenir celui qui en joue au coin du feu pendant les veillées. Et le retour dans les familles, les larmes, les promesses, les aurevoirs et finalement les adieux. La CCE, une colo presque comme les autres : des chants patriotiques à la place des chants paillards, et des enfants de moins en moins communistes, presque plus juifs.

            Le talent de David Lescot, c’est cette justesse, cette pudeur qu’il cache derrière les accords de sa guitare, cette finesse un peu ironique, jamais mélancolique. C’est avec délice que les mots de ce texte astucieux et malicieux s’égrènent. Des souvenirs présents d’un passé révolu : pas l’once d’une nostalgie pesante ou de regrets pathétiques.

            La qualité de cette pièce, bien que déjà récompensée par le Molière de la Révélation Théâtrale, mérite d’être encore saluée et David Lescot d’être applaudi.

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