Enchanteresse Fabbrica
Le texte original d’Ascanio Celestini et les chansons de Giovanna Marini s’unissent et se complètent dans la mise en scène merveilleusement réaliste de Charles Tordjman.
NANCY- Du fer, du verre et du béton. En pleine période de révolution industrielle italienne, ce soir, c’est une histoire d’ouvriers qui nous est contée. Leur mémoire, les phrases qu’ils n’ont jamais prononcée - ou alors à demi-mots -, leurs secrets - si bien gardés. Particulièrement ceux d’Assunta, belle comme une Madone au visage de pierre sculptée. Quatre petits secrets destructeurs qui se transmettent, comme une tare, de génération en génération… A travers une lettre jamais écrite, la seule que Fausto fils n’a pas eu le temps ou le courage d’écrire. Pourtant il en écrit des lettres : une chaque jour à sa mère...
Entre dialogues et narration, passé et présent, les spectateurs découvrent l’Italie du XXème siècle ; ils la voient avec des yeux d’ouvriers, suant chaque jour près du haut fourneau, le cœur de l’usine ; frémissant tous les jours, devant la beauté d’Assunta…
Contant, se répondant, riant ou tremblant, Serge Maggiani et Agnès Sourdillon empruntent tour à tour la voix des protagonistes de cette histoire. La voix remplie d’émotion, les yeux brillants de sincérité, le choix de Charles Tordjman pour ces deux acteurs, ses « préférés », nous semble comme une évidence.
Les chants de Giovanna Marini sont interprétés avec passion et transcendance par Sandra Mangini, Germana Mastropasqua, Giovanna Marini et Xavier Rebut. Ce quatuor à l’expressivité et l’authenticité italiennes, exhibe la terrible réalité industrielle et politique de cette Italie, tout en la rendant moins dure à regarder et à accepter…
Après 17ans de carrière, Charles Tordjman est au zénith de sa gloire, et l’affection que les spectateurs de la Manufacture lui portent ne se dément…